Vieilles planches, nouvelle vie
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Vieilles planches, nouvelle vie
Il touchait du bois et ça lui souriait. Charles Artaud, 62 licences au compteur, se réjouit du retour en force du « ping » de sa jeunesse.
LE hardbat, c'est son catéchisme. Charles Artaud, octogénaire toujours premier à la table, est né au « ping » au temps où ses règles étaient universelles.
Sa première licence remonte à… 1946 et à la création, par ses soins, d'un club dans l'entreprise rémoise Goulet-Turpin.
A cette époque, il s'agissait encore d'un sport de café. Les matches se tenaient dans une salle de l'arrière-bar. « J'ai joué des parties sur un billard recouvert d'une simple planche aux dimensions réglementaires », assure le bon Charles vers qui remonte aussi le souvenir d'un match dans les Ardennes et dans une salle au plancher incliné. Niveau à bulle de maçon inutile, l'œil nu suffisait pour constater les quelques degrés de différence de part et d'autre de la table.
C'est dire si, aujourd'hui, ce retour aux sources amuse le Béthenyat, encore classé 80. L'ancien président du comité Marne et de l'Olympique rémois déclare même sa flamme : « Je suis 100 % favorable au hardbat. D'ailleurs, de ma vie, je n'ai jamais pu jouer avec des mousses entre le bois et mes plaques. »
De la variété dans les revêtements d'accord, mais de la mousse jamais ! « Cela va trop vite. Résultat, il n'y a plus d'échanges dans le match. Si on veut regagner en effectifs et en joueurs de valeur, il faut se vendre par du spectacle. Et, il n'existe pas d'autre moyen que les échanges qui durent…
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»
Tant pis s'il passe pour un conservateur, Charles Artaud va au bout de sa défense du style ancien comme moyen de revaloriser le tennis de table : « Le passage des sets de 21 à 11 points a été une erreur car on n'assiste plus à des remontées au score. Quand on perdait cinq points dans une manche, ce n'était pas fini. Aujourd'hui, c'est plié », assure-t-il en frottant son pouce de la gorge au menton.
Le toucher pour mieux s'exprimer. Comme à la table où Artaud ne jure que par une valeur : « C'est l'individu qui doit faire le point, pas la pelle », doux nom donné à la raquette et à laquelle lui n'a jamais su résister…
Philippe Launay
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